Isotopes

L’élément déclencheur de leur réflexion est l’atmosphère de l’après Fukushima. Vivant entre Paris et Tokyo, la contamination soudaine d’un lieu directement relié à l’enfance et au souvenir a poussé les artistes (Noemi Schipfer et Takami Nakamoto) à réfléchir à la fragilité d’une réalité. Cet impossible retour en arrière reflète la brutalité des changements du monde qui nous entoure et replace l’existence de chaque individu à l’échelle d’une fiction.
L’installation est un lieu ouvert où s’entrechoquent des traits lumineux à l’image d’une chorégraphie, formant comme une réelle structure de lumière. Elle devient aussi prison.
D’abord attiré par l’aspect hypnotique de la lumière, le spectateur se retrouve absorbé en son cœur. Le rythme et l’intensité de plus en plus violents génèrent une paroi immatérielle. Il est facile d’y entrer et difficile d’en ressortir.
Le rythme des images et du son évoque le rapport entre les Japonais et leur conscience quant à la présence de la radioactivité qui les entoure. Parfois elle est oubliée comme la lueur douce d’une veilleuse. Parfois la conscience reprend le dessus, et la crainte revient, remettant en cause tout ses propres repères. À travers la métamorphose de son apparence, cette installation se veut un échantillon d’état psychologique, laissant le spectateur désorienté entre ce qui a existé et ce qui n’est plus, se retrouvant seul avec le spectre de ses sensations éphémères.